A l’occasion de la quinzaine du commerce équitable 2015, quoi de plus normal que de mettre en lumière le commerce équitable en le définissant… On pourrait définir en toute simplicité le commerce équitable comme un système d’échange veillant à assurer l’équité dans le commerce conventionnel. Le commerce équitable peut agir comme un levier de développement et de réduction des inégalités notamment grâce à une juste gratification du producteur. Cependant, cela ne s’arrête pas là. Nous allons, dans cet article, définir avec précision le commerce équitable.
L’histoire du commerce équitable
il a fallu près de cent ans avant que le commerce équitable ne commence à être réellement mis en oeuvre. Le terme de commerce équitable apparaît pour la première fois en 1860 dans un livre d’Edouard Douwes Dekker dont le titre, patronyme du héros, est devenu célèbre : Max Havelaar. Le terme « commerce équitable » apparaît dans la sphère publique en 1989, lorsque les dirigeants de la coopérative Andines, l’enregistrèrent comme marque auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), mais sans usage exclusif. Avant cela, vers 1950, des Organisations non gouvernementales (ONG), comme SERRV ou OXFAM , notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, ont souhaité développer un commerce en lien avec des producteurs défavorisés du Sud. C’est au cours des 20 dernières années que le commerce équitable a pris de l’ampleur. Cela grâce à la volonté de certains acteurs de toucher le grand public.
En France, le terme de commerce équitable fait son apparition dans les textes de loi en 2005. Elle est définie dans l’article 60 LIEN de la loi en faveur des PME du 2 août, et l’accord AFNOR est finalisé la même année. le premier magasin Artisans du monde naît en 1974. En ce qui concerne les chiffres sur le territoire français, le chiffre d’affaires des produits équitables ayant le label Fairtrade / Max Havelaar, représentant quelques 3 476 produits, s’élevait à 346 millions d’euros en 2012, soit 10 % de plus que l’an précédent.
Aujourd’hui, le commerce équitable représente une part très petite du commerce international. On estime que les échanges équitables bénéficient à 1,5 million de paysans dans le monde. On estime aussi que ce sont plus d’1,4 million de producteurs et travailleurs qui bénéficient du label Fairtrade / Max Havelaar.Réunis en 1220 organisations, principalement des coopératives, cela représente un total d’environ 8 millions de personnes qui sont concernées par le commerce équitable dans 74 pays du Sud (Afrique, Amérique latine et d’Asie).
Il est devenu le marché qui connaît la croissance la plus rapide au monde. L’association FLO (Fairtrade Labelling Organizations), WFTO (World Fair Trade Organization), le réseau NEWS (Network of European Worldshops) et l’EFTA (European Fair Trade Association) rayonnent au niveau international. Le commerce équitable est avant tout une philosophie de consommation responsable pour les concommacteurs.
Définition du commerce équitable
En 2001 les différentes organisations de commerce équitable ont communément défini le commerce équitable comme :
« Un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du commerce équitable, soutenues par les consommateurs, s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel. «
Concept du commerce équitable
1.Favoriser l’évolution des pratiques commerciales internationales pour privilégier un commerce équitable.
Cela vise à valoriser les « petits producteurs ». Les producteurs possèdent en général moins de 5 hectares de terre, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas vivre malgré leurs efforts et leur travail. Il y a plusieurs raisons à cela. Ils sont généralement isolés et situés en bout de chaîne, de plus ils ne possèdent pas les outils adéquats pour transformer, vendre et exporter leurs productions. Ils manquent également de renseignements sur les prix et les marchés sur lesquels ils se trouvent. Les travailleurs ont, quant à eux, rarement la possibilité de défendre leurs droits.
Mais l’agriculture reste tout de même un des moyens les plus importants pour sortir de la pauvreté pour de nombreuses personnes. Pour atteindre ce but de façon durable, il est indispensable d’entamer un processus à travers lequel les producteurs se mettent à développer leur capacité à prendre en main leur futur de façon collective.
Le commerce équitable permet aux producteurs d’intégrer le marché international comme ils choisissent de le faire. Le commerce équitable permet de stabiliser les prix et mettre en place des conditions qui doivent permettre aux producteurs d’investir. Il permet aussi de fixer un prix juste dans un contexte local ou régional est accepté après dialogue et concertation. Cela fournit un prix juste aux producteurs et prend en compte le principe d’un salaire égal pour un travail égal par les hommes et par les femmes.
2.Valoriser le respect des droits de l’homme dans les échanges internationaux
Dans de multiples zones rurales situées dans les pays en développement, nombreux sont les gens ne possédant pas de terres. Pour assurer leur survie, ils sont dans la nécessité de travailler pour le compte d’autres personnes. Au cœur des plus grandes plantations agro-industrielles, le droit du travail est souvent oublié. La possibilité de négocier une convention collective ou d’adhérer à un syndicat n’est pas toujours possible dans une large majorité de plantations dans les pays du Sud.
Les ouvriers vivent au jour le jour… Ainsi, le commerce équitable offre de meilleures conditions de travail et de vie aux personnes travaillant dans des grandes plantations. Aussi, il leur donne la parole face à leur employeur et des raisons de croire en leur avenir. Les organisations du commerce équitable respectent la convention des Nations-Unies sur les droits des enfants et respectent le droit des femmes.
3.Préserver l’environnement en faisant évoluer les modes de production pour les rendre écologiques.
Les cultures de masse sont souvent destructrices pour l’environnement : épuisement des ressources, usage inconsidéré des pesticides. Dans ce cas, le commerce équitable permet aux travailleurs de défendre leurs droits et contraint à limiter l’impact sur l’environnement. Avec la mise en place du commerce équitable, petit à petit, les producteurs sont encouragés à diminuer tous les substances chimiques et privilégier des méthodes biologiques. Un différentiel de prix a été mis en place pour encourager la conversion et la certification bio. Le commerce équitable encourage donc à de meilleures pratiques environnementales et à l’application de méthodes responsables de production.
4.Encourager les modes de gouvernance démocratique afin d’avantager les décisions communes.
Le commerce équitable, c’est avant tout un outil permettant aux producteurs de s’organiser en mettant en place des coopératives démocratiques et transparentes pour être plus forts face au marché. Il s’agit de créer une synergie et d’agrandir son poids sur le marché mondial en s’associant. Le commerce équitable, est donc un outil permettant aux producteurs de créer des coopératives démocratiques et transparentes pour être plus impactant face au marché.
Au niveau mondial, une personne sur sept ne mange pas à sa faim. Les réserves alimentaires mondiales sont malgré tout amplement suffisantes. Actuellement, parmi le milliard de personnes qui subissent la souffrance de la faim dans le monde, 3 personnes sur quatre sont des agriculteurs ou des travailleurs agricoles d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Récemment, une étude de la Banque Mondiale a démontrer que la pauvreté, c’est tout d’abord pour ceux qui souffrent d’un problème matériel, mais c’est également le fait de souffrir d’une situation ou un rapport de force, de ne pas être maître de son propre avenir.
Aussi, les organisations du commerce équitable ont pour objectif de sensibiliser leur clientèle ainsi que le grand public aux injustices du système commercial actuel. De plus, les organisations du commerce équitable doivent offrir au consommateur toutes les informations concernant les pratiques et les produits.