Le terme « fake news » a fait la une des journaux récemment dans la thématique politique suite aux élections électorales. Les fake news sont des informations délibérément fausses ou truquées (fake signifie en anglais « faux, truqué ») émanant en général d’un ou de plusieurs médias, d’un organisme ou d’un individu sur l’internet notamment. Elles contribuent à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou via les médias sociaux, avec l’intention d’induire en erreur dans le but d’obtenir un avantage financier ou politique. Les fake news vont d’ailleurs faire l’objet d’une loi pour 2018 mise au point par le gouvernement notamment suite à leur impact lors des campagnes électorales. Aussi, les moteurs de recherche et les réseaux sociaux multiplient leurs efforts pour éliminer cette mal-information. Cependant, les technologies et les algorithmes ne semblent aujourd’hui pas assez matures et les lois pas assez développées pour protéger convenablement le consommateur face aux dérives de la société de consommation sur l’Internet. Peut-on parler de « fake news conso » ? Le consommateur est-il menacé par cette mal-information ? Eléments de réponse dans cet article.
L’existence de fake news conso’
Peut-on parler de fake news conso’ ? On peut employer ce terme ou tout simplement parler de désinformation ou mal-information du consommateur. Sur l’Internet, les contenus visant à enrichir financièrement leur auteur au détriment du consommateur sont nombreux.
Il suffit de se rendre dans un moteur de recherche et de taper une problématique rencontrer par le consommateur pour voir apparaître des résultats discutables voir mensongers. Le consommateur est souvent à la recherche d’information dans sa démarche de consommation et consulte des comparatifs, des classements, des tests et des avis. Il est courant de lire des conseils partiales, de faux avis, des tests produits factices, des comparatifs ou classements produits infondés par exemple. Certains contenus diffusés sur l’Internet sont clairement créés pour attirer l’internaute et monétiser ce trafic. Cela en diffusant de la publicité ou en guidant le consommateur vers des plateformes d’achat affiliées. La désinformation et la mal information est aussi visible sur les sites d’avis en ligne notamment.
Voici un cas pratique qui démontre l’omniprésence de la mal-information sur Internet.
Lorsque nous recherchons dans Google « sèche-cheveux de qualité », voici les résultats qui apparaissent en premiers hors annonces commerciales :
Sur ces 4 premiers résultats proposés par Google, les 4 sites Internet fonctionnent sur un même principe d’enrichissement grâce à l’affiliation.
En dirigeant l’internaute vers un e-commerçant en ligne, un site internet ou plutôt son administrateur peut percevoir une commission reversée par le site vendeur grâce à l’affiliation. Amazon est le site e-commerce le plus utilisé pour l’affiliation puisqu’il est facile d’adhérer à ce programme d’affiliation. Avec le fort potentiel de visibilité des moteurs de recherche et des réseaux sociaux, certains acteurs se sont fait une spécialité de l’affiliation et des contenus infondés. Le but ? acquérir un maximum de visiteurs en ligne et les diriger vers des sites d’affiliation pour empocher un maximum d’argent. Certains sites Internet intègrent également des encarts publicitaires pour amplifier leurs gains financiers. Ces sites Internet diffusent un contenu mensonger et partial et en conseillant l’internaute sans réelle connaissances.
Les 4 sites Internet précédents ont plusieurs points communs :
- Des contenus longs pour bien être positionné par l’algorithme de Google dans les résultats du moteur de recherche
- Des contenus infondés (aucune preuves des tests de produits, les photos sont directement copiées/collées sur Amazon…)
- Des mentions légales sont partiellement complétées
- Une impossibilité d’identifier le responsable du site internet
Le consommateur est donc susceptible de consulter des contenus aux conseils factices et de les considérer comme véridiques. Le consommateur est donc mal-informé, dupé et susceptible de se tromper dans sa démarche de consommation en faisant confiance à ce type d’informations. La mal-information sur l’Internet est bien une menace pour le consommateur.
La sensibilisation, meilleure arme pour le consommateur face à la mal-information
Indéniablement, l’Internet ne peut être totalement contrôlée et le consommateur ne peut être totalement protégé face aux informations mensongères diffusées en ligne. Les moteurs de recherche comme Google sont de plus en plus sensibles à ce phénomène de mal-information et luttent chaque jour pour améliorer leurs performances et proposer des résultats fiables. C’est aussi le cas des réseaux sociaux. Du coté de la législation, Le gouvernement a pris les choses en main et les mesures se multiplient pour « une république numérique » avec une réglementation plus stricte concernant les avis en ligne.
Même si les moteurs de recherche, les réseaux sociaux et les acteurs juridiques travaillent au contrôle de l’information et à l’éradication de la mal-information et de la désinformation sur l’Internet, la liberté d’expression reste de mise et chacun est libre de partager son opinion quitte à induire le consommateur en erreur délibérément.
Le consommateur se doit de se sensibiliser aux dérives de la société de consommation et aux pratiques qui en découlent notamment sur L’internet. Il est essentiel de s’intéresser au fonctionnement du web et aux pratiques néfastes dont peut être victime le consommateur sur l’Internet. Cette sensibilisation doit permettre aux internautes de mieux comprendre les rouages du système et de détecter les bonnes et mauvaises informations.
Comment détecter la mal-information sur l’Internet ?
Pour détecter une fausse information sur l’Internet, il est essentiel de consulter la source d’informations et déterminer sa crédibilité et sa fiabilité. Légalement, un site Internet doit présenter dans une rubrique « mentions légales » ou « à propos ».
Tous les sites Internet édités à titre professionnel, qu’ils proposent des ventes en ligne ou non, doivent obligatoirement indiquer les mentions légales suivantes :
- Pour un entrepreneur individuel : nom, prénom, domicile ;
- Aour une société : raison sociale, forme juridique, adresse de l’établissement ou du siège social (et non pas une simple boîte postale), montant du capital social ;
- Adresse de courrier électronique et numéro de téléphone ;
- Pour une activité commerciale : numéro d’inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS) ;
- Pour une activité artisanale : numéro d’immatriculation au répertoire des métiers (RM) ;
- En cas d’activité commerciale : numéro individuel d’identification fiscale numéro de TVA intracommunautaire.
En pratique, un site Internet transparent sur ses informations prouve sa responsabilité ce qui augmente sa crédibilité.
La plupart du temps, les émetteurs de contenus mensongers sont anonymes et aucune trace de l’existence d’une personne réelle n’est visible dans les mentions légales. Parfois même, aucune mention légale n’est visible ou certains propriétaires de sites Internet peu scrupuleux vont jusqu’à créer des profils fictifs qu’il peut être difficile de vérifier pour un particulier non-averti. Malheureusement, la législation est impuissante et ne peut sanctionner tous les sites Internet en infraction.
En tant que consommateur, il est nécessaire de savoir détecter les sources d’informations fiables pour les conseils de consommation, les comparatifs produits, les classements produits, les tests et avis produits. Vous pouvez consulter cet article pour cela. Il est également nécessaire de savoir reconnaître un site Internet frauduleux.
Le consommateur se doit de s’éduquer et s’informer afin de renforcer sa vigilance et forger sa critique. Le consommateur se doit aussi de se construire une opinion propre qui lui permettra de remettre en question certaines informations et de prendre du recul sur certaines affirmations. La désinformation et la mal-information du consommateur que l’on peut considérer comme fake news sur l’Internet est une réalité. Le consommateur doit s’éduquer et s’informer pour palier aux failles de la technologie et de la législation. Aussi puissante qu’elle soit, la technologie ne permettra jamais à l’internaute de trouver une réponse totalement fiable concernant ses problématiques de consommation. Aussi élaborée qu’elle soit, la loi aura toujours un temps de retard sur les personnes malveillantes. Mais le consommateur peut consulter l’Internet et consommer intelligemment lorsqu’il se sensibilise.